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Vendredi (19/05/06)
Entre soleil et lune
-->

J'écoute "You Are Not Alone" de Michael Jackson, l'une des chansons qui a bercé mon enfance avec "Moments" de Jean-Louis Aubert, "Aïcha" de Khaled, "Rester femme" d'Axelle Red, et d'autres...
Non, je ne suis pas tout à fait seule.
Mais en même temps si.
J'ai ma Maman de substitution qui est de plus en plus présente dans mon quotidien et ça me sauve. Je suis sa "chrapule poétique avec un coeur gros comme ça, tellement gros que le cordon qui le relie à "maman poule" fait quelques noeuds...". J'aime bien quand elle remarque tous les petits détails et qu'elle ne le dit pas tout de suite, mais après, ailleurs.
Et puis la présence de ma formidable prof de français.
"Marie, vous attendez un moment, j'ai à vous parler".
Elle attend que les autres soient sortis.
Et même si je bégaille un peu parce que j'ai pleuré toute la matinée, même si mes phrases sont un peu maladroites, je sais à ce moment qu'à elle, et uniquement à elle, je peux tout dire. Elle me regarde de ses yeux brillants, rêveurs mais confiants, me confirmant que bien sûr, on a déjà gagné, et que de toutes façons, on n'empêche pas deux personnes de s'aimer.
D'autres personnes sauront m'écouter et me comprendre, Christine bien sûr, mais elle aussi.
"Je comprends votre douleur. Je comprends très très très bien même".
Je le sais.
Je n'ai rien besoin de dire.
Elle comprend.
Cette petite discussion me fait du bien.
Je la regarde s'en aller, mon photophore avec des petits poissons dans son sac, elle vit sa vie, elle ne demande rien à personne. Et là soudain, c'est comme si elle était de ma famille.
Celle de substitution bien sûr.
"Tu es de ma famille, de mon ordre et de mon rang, celle que je choisis, celle que je ressens...".
Et puis ensuite je croise maman, alors cette fois, c'est bon. ça va quand même beaucoup mieux.
Tous ces visages que j'aime ou que j'aime moins.
Tout ceux que je vois défiler le matin, le midi, l'après-midi, ces visages qui m'inspirent de la tendresse, de la colère, du rire, du dégoût, de la douceur, de la compassion, mais jamais vraiment de l'indifférence.
Comme le dit Maman, mon coeur est gros gros gros, "prêt à casser", il est juste sous ma peau, si tu m'effleures tu le touches.
J'écoute "les fleurs du bien" en boucle.
Cet après-midi j'avais l'oral blanc de français.
Je voulais absolument tomber sur "Orphée" de Jean Cocteau. Mais en fait, c'était évident que j'allais tomber dessus. Même si BBB (BB Brune) n'avait pas pris nos textes dans l'ordre, même si elle avait tout mélangé, même si même si même si, et ben c'était écrit.
Je DEVAIS tomber sur ce texte. C'était lui. C'était évident. Inévitable.
Pas juste une préférence, non. Ni un vague pressentiment, ou un calcul. Non non non.
C'était le destin.
Je pense que le destin sera nettement moins présent demain matin pour l'heure et demi de SVT et de Physiques. Mais peu importe.
De toutes façons, elle a dit que je n'avais pas de souci à me faire.
Et elle a aussi dit "Mais ILS se rendent quand même compte qu'au niveau scolaire ça va plutôt bien pour vous ?".
Haha. ILS sont bêtes.
Mais ça ne m'empêche pas de souffrir.

Ecrit par rafaelle-, à 21:30 dans la rubrique Quand la lune prend la place....
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Dimanche (14/05/06)
23 mois d'amour :)
--> "Je suis comme le jonc qui plie mais ne casse pas ; je résisterai."

Le vent fait vaciller la flamme de la bougie, mais elle est forte, elle ne s'éteint pas. 
Parfois elle se fait toute petite mais c'est pour mieux ressurgir ensuite, grande, belle, vigoureuse.
je t'aime, et j'aime t'aimer <3

Ecrit par rafaelle-, à 22:31 dans la rubrique Quand la lune prend la place....
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Lundi (08/05/06)
tristeza es señora
--> saudade...

J'ai fait plein de mauvais rêves cette nuit.
Entre une mouche agressive et une grand-mère accusatrice, un IL qui rentre trop tôt et qui La trouve face à moi, un numéro imprévu et un temps qui passe trop vite, j'ai quand même vu, dans une rue sombre et pluvieuse, une petite lueur de douceur inattendue.
Et après tout le remue ménage qu'il y a eu dans ma tête aujourd'hui, c'est la pluie qui m'apaise.
Je suis là sur les genoux, accoudée au rebord de ma fenêtre, à écouter la pluie tomber, si forte et parfois si violente, c'est aussi beau que la musique d'Alberto Iglesias dans "Parle avec elle", ça me chavire le coeur. Et ça va chercher loin, tout au fond de moi, tout ce vert, c'est si beau, si beau. Et le lilas d'Agnès, et celui de Fabrice, et celui de tous les autres.
Si j'ai un jour la chance d'avoir une maison à moi, je voudrais un jardin. Même petit.
Je voudrais être libre.
On dit toujours "oh ben ça change pas grand chose tu sais quand t'as dix-huit ans", mais ce soir je voudrais sortir, je voudrais rester sous la pluie, être trempée intégralement, je voudrais m'asseoir, face à la mer, et regarder l'eau entrer dans l'eau, laisser mon esprit s'envoler avec les goélands, sentir l'air marin imprégner mes poumons, je voudrais marcher dans les rues pavées, promeneur solitaire amoureux de la pluie et des murs de cette ville.
Je voudrais laisser mes larmes couler et dire à cette immensité bleue combien je souffre, combien j'ai mal.
Ecrit par rafaelle-, à 21:14 dans la rubrique Quand la lune prend la place....
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Samedi (06/05/06)
Chute de moral
--> (écrit hier)
-Bon alors, comment ça va ?
(grand sourire)
-ça va !
-C'est vrai ce mensonge ?
Jusque là ça allait. Oui, je souriais, Nadège était là avec moi, je venais de voir Christine arriver derrière, la matinée était terminée, j'avais du Latin à faire mais bon, c'était pas très grave et puis j'avais une bonne heure tranquille devant moi.
Et puis soudain je n'ai plus été sûre d'aller bien.
Je les ai vues partir toutes les deux, comme deux copines inséparables.
Je me suis trouvée bête, là, toute seule, au milieu de l'accueil, comme une pestiférée, avec une boîte à chaussures sur la table, à attendre le client.
Tout d'un coup je ne me suis plus sentie si bien.
Manon m'a apporté deux morceaux de pain de la cantine.
Comme ça j'ai pu manger. Un peu.
Après, Aurélien m'a tenu compagnie pendant un bon bout de temps alors je n'étais pas seule.

Mais je me sens lasse.

Il y a pourtant eu de bonnes suprises.

Comme cette soudaine voix douce qui envahit l'espace, d'où vient-elle ?
Elle sort de la bouche de cette grande blonde aux sourcils très noirs et aux lèvres maquillées.
Elle m'appelle par mon prénom. Elle le répète plusieurs fois. Elle l'emploie dans chacune de ses phrases.
Elle me regarde d'un air attentif, elle m'annonce de bonnes choses, puis elle s'installe carrément sur la chaise habituellement occupée par Quentin et reste avec moi à discuter.
Elle me demande comment je m'en sors en espagnol, en quoi consiste le spectacle, si j'ai des nouvelles de l'un ou de l'autre.
Elle finit par m'acheter deux places pour le spectacle du 9 juin, me dit qu'elle a un concours la veille, je lui dis que ce sera un moyen de décompresser.

Comme le poing de JJJ sur la boîte en carton, sa voix grave et calme, son sourire discret, son regard timide.

Comme le texte de latin s'arrête cinq lignes avant ce que je pensais.
J'ai passé trois quart d'heure à traduire tout ça pour rien, mais je m'en fiche.
Et la prof ne m'interroge même pas.

Comme Mme Ch., ma prof d'espagnol, qui me regarde rapidement en sortant puis qui se retourne vers moi en souriant généreusement et en me souhaitant de passer un bon week-end. Elle s'arrête encore un instant et me (re)remercie pour le petit cadeau que je lui ai offert.

Comme, au beau milieu de ma chambre, les trois feuilles soigneusement pliées que j'ai cherché toute la journée me narguent.

Et puis il fait beau, les oiseaux chantent.
Mais j'ai mauvaise mine, mes cheveux sont trop "longs", je n'ai même pas envie d'attendre Christine à la sortie de son cours.

Il manque quelqu'un. C'est insupportable.
Parfois je me dis que je suis inconsciente, que je ne remarque pas assez à quel point la situation est intolérable.
Mais quand soudain je m'en rends compte, ça me fait mal. Terriblement mal. J'en ai marre de devoir vivre au quotidien avec des gens qui font souffrir celle que j'aime et me font souffrir moi par la même occasion. Cela me révolte, me rend folle de rage, me vide de toute ma force, de tout mon courage, et de toute envie.

Et ça ne m'avance à rien.
Et il n'y a rien à faire.

Je ne peux plus supporter d'entendre SES doigts entrer dans SON nez, d'entendre SES doigts se frotter entre eux pour faire tomber DiiiSCRÈÈÈteMEEENt (pour ça c'est raté...) SES mucosités sur le tapis.

Heureusement, j'arrive à ne pas trop réfléchir.
Si je réfléchissais trop, je ne pourrais plus vivre ici.


Ecrit par rafaelle-, à 12:21 dans la rubrique Quand la lune prend la place....
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Dimanche (30/04/06)
[l'amertume du dimanche]
--> l'estomac me brûle mais pourtant demain c'est férié

(c'est une bonne question mais moi non plus je n'en sais rien...)

Le ciel est blanc gris. La pluie tombe tombe tombe. Les lumières se font plus douces et plus chaleureuses.
Les roues des rares voitures pataugent dans l'eau.
Et William Sheller chante de sa voix douce, il s'accorde parfaitement avec la pluie.
Ce moment est simplissime, et simplement beau. Et je suis simplement triste.
Nos deux jours ensoleillés passés à Paris me reviennent doucement, les sourires, les moments juste biens, l'émotion qui me monte aux joues, qui me fait (un peu) trembler les mains, qui fait battre mon coeur (un peu) plus fort, les sourires et les regards pleins de soutien, pleins d'affection, le champagne qui fait chaud dans la gorge, le soleil qui rend tout plus joli, la place des Ternes qui fourmille de fleurs (trop chères mais peu importe), l'autocollant visiteur sur nos vestes, l'escalier et le tapis rouge, et puis les roses jaunes, le drôle de bruit du métro, la tour eiffel, si grande, si belle, le portail bleu, la maison, la housse de couette avec des petites étoiles, le jus d'orange pressé, les champs élysées, le huit à huit, le jardin des tuileries, Valérie, le soleil, les galeries lafayettes, la gare, Alice Taglioni, le train, et c'est fini.
J'ai pas envie d'en parler comme j'en parle d'habitude, pas envie de tout raconter dans les moindres détails, y'a William Sheller qui chante et moi j'arrive pas à bien écrire (mais c'est pas de sa faute).


Ecrit par rafaelle-, à 16:30 dans la rubrique Quand la lune prend la place....
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Lundi (10/04/06)
ALL ABOUT ME
-->

J'ai la tête qui tourne...
Et si je m'arrêtais ? Et si je reprenais mon souffle contre cet arbre ?
Garfu est là-bas, devant, j'ai des étoiles plein la tête, mais pas comme quand on revient d'un concert.
-Tiens, ça me rappelle un lapsus de Christine... "Concert" au lieu de "Cancer"-
Mes yeux s'humidifient tout le temps. Alors je vois flou. La sirène est trouble dans l'eau de mes yeux.
Je me parle dans ma tête.
J'aimerais bien les quitter, partir ailleurs. Mais je reste pour Nadège que j'aurai l'année prochaine, pour Christine que je croiserai encore dans les couloirs et avec qui je monterai peut-être (s'ILS le veulent bien) un troisième spectacle, pour tous ces gens que j'aime et qui font pencher la balance du côté "je reste" et pas du côté "je pars à cause de tous ces abrutis".
Car c'est vrai je ne les supporte plus.
Les vacances vont me faire du bien, m'éloigner d'eux même si c'est avec EUX.
Y'aura los madrileños pour tempérer tout ça.
Y'aura les listes de courses de Nad et de M'dame Chérif.
Y'aura le regard farouche de la petite Sarah.
Et puis sûrement quelques pas à Paris la deuxième semaine.
J'aime bien les kit kat ball, la mousse toute douce du nouveau Coca Cola, les sandwichs au poulet rôti, les vrais amis (qui s'font de plus en plus rare et c'est tant mieux youpi tralala bingo crépuscule), et puis j'aime me dire que malgré tout, je suis la fille la plus chanceuse du monde.
Ecrit par rafaelle-, à 21:00 dans la rubrique Quand la lune prend la place....
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Lundi (03/04/06)
Pause
-J'ai envie de pleurer mais je ne sais pas pourquoi.
Une grande bouffée de tristesse, d'angoisse, de déprime m'a envahie ce matin.
Je me suis mise à pleurer dans mon thé.
ELLE m'a dit de rester à la maison.
Je suis remontée dans mon lit. Ma petite soeur est venue se blottir contre moi. On a regardé un magazine, avant qu'elle ne parte pour l'école.
Mais IL est arrivé. Le regard dur. Sans pitié. Sans tendresse. Regard dur et noir.
Un regard qui fait brrrrrr.
IL m'a demandé ce qui n'allait pas.
Mais pas "qu'est-ce qui t'arrives ma biche ?" comme IL aurait dit à ma soeur.
Un "Bon, alors, qu'est-ce que t'as..." dur, agressif, qui donne encore plus envie de pleurer.
J'ai répondu que je ne me sentais pas très bien, que j'étais déprimée.
IL a dit qu'il aurait mieux fallu que j'aille à l'école, ça m'aurait détendue.
Hahahaha.
IL dit que je veux louper le DS d'Histoire, c'est juste pour ça.
Mais je suis pas le genre à m'absenter juste parce qu'il y a un contrôle.
Ces excuses là c'est pour les lâches, les paresseux.
Si j'avais voulu m'absenter pour ça, je l'aurais fait avant.
IL entre alors dans ma chambre, et pousse tous les vêtements et revues qui trainent par terre de son pied teigneux.
IL dit qu'une chambre aussi désordonnée ne va pas améliorer le fait que ça n'aille pas dans ma tête.
J'ai envie de L'insulter, de L'égorger, de L'étrangler et de LE jeter par la fenêtre.
J'ai envie de prendre ma chambre sur mon dos et de partir loin loin loin.
En Espagne. Me lever à 8h et me faire câliner encore cinq minutes par mon Amour, boire mon thé dans notre cuisine ensoleillée, prendre le métro, aller travailler à la rédaction d'un magazine féminin, manger algunos tapas vers 14h30, retourner travailler, rentrer à la maison, prendre une douche avec Elle, décider d'aller au restaurant et puis au dernier moment se dire que le canapé est vraiment très confortable..., dîner tranquillement, et puis discuter, se brosser les dents, se mettre (ou pas) en pyjama et puis laisser la nuit décider pour nous... Pour une fois, ça ne nous gênerait pas...
IL m'exaspère, mais comment peut-on être aussi peu compréhensif ?
Aussi méchant, comme ça, gratuitement ?
Grrrrrrrr.
Alors je m'installe mon petit cinéma à moi. Talons Aiguilles. Tout Sur Ma Mère.
Là il est trop tard pour regarder Parle Avec Elle car faut que je range ma chambre pour que ça aille mieux dans ma tête. hahahahaha.

Ecrit par rafaelle-, à 14:43 dans la rubrique Quand la lune prend la place....
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Dimanche (02/04/06)
(...)
-->

Je suis triste. Malheureuse. Ennuyée.
Quand je me lève le matin, je me dis : Est-ce qu'Agnès est là ? Dois-je aller nourrir Boskoop ?
Quand c'est un jour où Christine commence à 8h15, je me force à me lever, pour me trouver un but, quelque chose qui me donnera envie d'arriver à 8h au lycée. Et, surtout, de me sortir de mon lit.
Car arriver à 8h au lycée n'est pas un problème. Suffit que je ne me lève pas 20 minutes après la sonnerie du réveil.
Le matin mon dégoût envers EUX est déjà là.
Si encore ILS étaient laids mais gentils, ça irait.
Mais ILS ne sont même pas gentils.
J'ai envie de me précipiter dans les toilettes et de vomir tout ce qu'il y a dans mon ventre.
La fatigue me prend en cours. J'ai envie de dormir, de m'échapper par la fenêtre, de ne pas noter ce que la prof d'histoire dit parce que ça me fatigue, parce que je ne comprends rien et que j'ai l'impression d'être totalement vidée de mon énergie.
Je n'ai plus envie de rien faire.
Ce futur bac me paralyse de peur. Je me dis que je n'y arriverai jamais.
Je ne comprends pas comment tant de gens ont réussi à l'avoir, comment tant de gens ont pu passer par là. Pourquoi justement nous, pourquoi nous on l'aurait pas ? Pourquoi on est pas "LAMENTABLES" mais "HYPER LAMENTABLES" ?
Et pourquoi ceux des années précédentes sont toujours meilleurs que nous ?
Je suis découragée.
Sauf que j'aime bien aller en français. Mais je ne suis même plus heureuse d'aller en cours d'espagnol. Je n'ai plus envie de parler, plus envie de lever la main.
Je passe toutes mes récrés et tous mes midis dans l'accueil, entre le couloir et la fenêtre, près des plantes et des malettes.
Je reste là. Je fais semblant d'attendre quelqu'un. Mais je n'attends personne.
Je reste là pour croiser quelqu'un de connu. Quelqu'un qui me dira simplement bonjour.
J'peux même pas faire comme dans "Mars" de Zorn, parce que y'a plus de machine à café.
Je fais des aller-retour, du couloir à la cafèt, de la cafèt au couloir.
Ma seule amie du midi est en train de corriger des copies.
Je vais lui acheter un brownie, lui fait porter par Nadia qui murmure qu'elle a trop de chance, qu'elle a encore un cadeau.
Je ne vais plus au CDI. Avant j'y vivais presque. C'était ma deuxième maison. (Plutôt ma première d'ailleurs). Mais là, à quoi bon ?
Souvent je retourne vivre ailleurs, dans mes rêves.
Je suis là, contre ce mur, à voir passer tous les gens qui comptent tellement pour moi mais pour qui je ne suis qu'une simple élève.
Ils me caressent la joue, me passent la main dans les cheveux, trouvent quelque chose à me demander, à me dire, à me rappeler.
Ce sont eux qui m'intéressent.
Quand je rentre chez moi, je rentre à reculons.
J'veux pas rentrer j'veux pas rentrer.
Bon, y'a l'ordinateur, y'a peut-être un message de Christine, peut-être un commentaire sur Joueb, y'a "Un, Dos, Tres" à regarder...
Mais je ne suis pas heureuse. ILS me dégoûtent. Et chacune de LEUR parole m'exaspère profondément. Alors je tourne des films dans ma tête, j'écris des chansons, des poèmes, comme je fais le soir, jusqu'à pas d'heure, tout en rêvant entre William Sheller et Pascal Obispo.
J'aime quand même bien le midi. Quand je n'ai aucun devoir à faire, aucun rendez-vous spécial. Que j'ai mon porte-monnaie dans ma poche et que je peux aller au centre commercial, m'installer au Casino-Caféteria avec un muffin au chocolat et lire, ou bien regarder les gens passer en esperant voir quelqu'un que je connais.
Je voudrais pouvoir profiter de la vie.
Pouvoir faire exactement ce que je veux quand je veux.
Profiter de l'incertitude délicieuse qui fait que l'on ne sait jamais ce qui va se passer à la seconde d'après.
Mais tant de secondes de passées. Et tant de choses que j'aimerais faire, spontanément.
Mais que JE NE PEUX PAS FAIRE.
Monter à la gare, acheter un journal, prendre un ice-tea dans un bar enfumé, prendre le premier train qui part pour Paris, arriver à St Lazare vers 17h05. Marcher jusqu'à la place des Ternes, me sentir vivre comme à chaque fois que je me retrouve à Paris.
Et me présenter au numéro 6. Apprécier le sourire de la dame de l'accueil qui est toujours adorable.
Monter au deuxième étage. Être accueillie par ma grande Sylvaine. Et goûter l'ambiance que j'affectionne tant.
Les clopes fumées vite fait, les cafés pressés, la tension qui monte, les regards étonnés, le parfum de Jeanne mêlé à celui du tabac. Fragrance chère à mon coeur. Rassurante et pourtant si bizarre. Mais tendre, douce, un peu métallique.
Me balader dans les couloirs, les pieds sur la moquette grise, les mains caressant les murs blancs, mes yeux qui se trouvent partout.
J'ai envie d'aller me perdre dans ce monde là. Celui dans lequel je me sens vivre. Même si je ne suis qu'une stagiaire qui n'a pas le droit d'être là.
Je me sens tellement bien.
Mais Sylvaine est trop loin, Christine est occupée.
Et Elle... Elle n'a pas le droit d'être là, avec moi.
Oh, je l'aime tant. Elle...
Ecrit par rafaelle-, à 19:02 dans la rubrique Quand la lune prend la place....
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Mardi (28/03/06)
À quoi bon ?
Que dire ?
Tout dire, ou ne rien dire.
J'aimerais vraiment tout dire. Au détail près. Au mot près. Mais je ne le pourrais pas.
De toutes façons, je ne peux rien dire, je ne suis pas crédible, je suis une adolescente aveuglée par l'Amour, encore envoûtée, enfin bref, j'ai seize ans quoi.
J'écrirai peut-être plus tard.
Si j'ai le courage.
Ecrit par rafaelle-, à 17:16 dans la rubrique Quand la lune prend la place....
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Dimanche (26/03/06)
Nuit au Melville
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Je me souviens de Lui avoir promis de lui offrir ce film lorsqu'il serait sorti en dvd.
Puis nous avons été séparées.
Je l'ai cherché, à chaque fois que j'allais chez Virgin, ou à la Fnac.
Quand je le trouvais je n'avais pas d'argent sur moi. Ou pas assez.
Je me disais que j'avais le temps. Le temps de le trouver, de l'acheter, ...
Et puis hier je l'ai trouvé.
Au milieu d'un rayon. Tout d'un coup. Il était là. Un gros point rouge sur un fond blanc.
Et ce petit garçon au regard dur.
Je LES aurais étripés tous les deux s'ILS avaient osé me demander :
"Mais comment l'as-tu connu ce film ?".

Je me souviens de chaque instant.
Des vêtements que je portais.
De la ceinture de la voiture brûlante.
Du moment où je l'ai aperçue, de dos,
et où je suis sortie de la voiture sans presque aucun regard pour ELLEs.
Et lorsqu'Elle s'est retournée en souriant.
Et lorsque nous nous sommes assises, l'une à côté de l'autre, après être passées devant un vieux projecteur. Et quand je l'ai entendue parler. Mais pas à moi. À un jeune homme installé juste à côté d'Elle.
Je ne connaissais pas encore Victor-Emmanuel.
Mais j'ai su plus tard qu'il avait toujours en tête cet instant où, troublé, il m'avait vue, à Ses côtés, dans cette salle de cinéma.
Sa nièce, sa filleule, sa petite soeur, peut-être même sa fille...
Ils m'ont fait essayer toutes les casquettes.
Et le film. La musique qui prend au ventre, qui ferait presque peur.
Et puis Elle, à côté de moi. Pour la première fois.
Puis notre balade autour de la cathédrale.
Passant par une petite ruelle secrète.
Mon inconscient nous imaginait déjà unies dans une étreinte passionnée, loin des regards et du tumulte de la ville, dans cette ruelle déserte. Mais un couple était devant nous. Ou derrière nous. Je ne sais plus.
Bientôt nous allions en former un, nous aussi. Un vrai couple. Avec notre Amour. Cet Amour si fort si intense si sincère. Qui m'anime toujours.
Et Ses paroles.
Puis le moment où Elle m'a ammenée chez Elle.
Où j'ai choisi quelques vidéos, et quelques livres. Dont la plupart sont encore dans ma chambre.

Hier soir donc. Je suis descendue. À la fin de LEUR film. IL est monté se coucher.
Et je me suis imposée.
En regardant ce film, je La sentais à côté de moi, Elle était là. Oh oui. C'était comme si Elle était là.
Il fallait que je le regarde. Seule.
Parce qu'un jour ou l'autre ILS auraient dit "tiens, tu n'as pas regardé le film que tu as acheté l'autre jour".
Et ILS auraient voulu le voir aussi. Avec moi.
Et je ne veux pas je ne veux pas je ne veux pas le voir avec EUX.
D'ailleurs je ferai tout pour ne plus le revoir avant longtemps.
Il m'a silencieusement boulversée.
Mais pas comme ont pu le faire "Tout sur ma mère" ou "Parle avec elle" ou même "Talons Aiguilles" (pour ce dernier c'est encore autre chose), que je pourrais revoir des dizaines et des dizaines de fois, toujours avec le même plaisir et la même émotion.
Non. Là c'était du malaise. De l'émotion négative.
Tout ça pour dire que "La mauvaise éducation" n'est pas mon préféré, et que pour l'instant, il ne m'inspire que du mal être et de l'angoisse.
Ceci étant, Almodovar est toujours très fort.
Je ne ressors jamais indemne d'heures passées à regarder ses films.

Un jour j'ai lu une interview d'une actrice française. Je ne me souviens plus du tout de qui il s'agissait. Mais je me souviens très bien de l'une de ses phrases qui disait
"Je ne me laisserais filmer nue que par Almodovar"
C'est un beau rêve, non ?
Être la muse d'Almodovar...

Ecrit par rafaelle-, à 21:03 dans la rubrique Quand la lune prend la place....
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